La gestalt, qu'est-ce à dire ?
La Gestalt-thérapie, plus communément appelée Gestalt, a été créée en 1951 avec la parution de son ouvrage fondateur Gestalt-thérapie, co-écrit par Frédérick ou Fritz Perls, neuro-psychiatre et psychanalyste allemand, son épouse Laura Perls, docteur en psychologie, Paul Goodman intellectuel américain, et Ralph Hefferline, professeur de psychologie à l'Université de Columbia.
Elle concilie et s’appuie sur des courants philosophiques et psycho-thérapeutiques comme la phénoménologie, l'existentialisme, la psychanalyse ou la Gestalt-psychologie.
Du verbe allemand "gestalten", qui signifie "esquisser une forme", la Gestalt s'intéresse aux mouvements de création d'une figure structurée, aboutie donnant ainsi un sens à la matière pré-existante dans son environnement. La Gestalt est fondée sur le principe que l'individu n'existe que dans un environnement dont il ne peut faire l'impasse. Elle s'intéresse ainsi au processus de contact que vit l'individu avec son environnement, c'est-à-dire à "comment" l'individu s'y prend pour aller vers, entrer en contact et vivre le contact avec son environnement dans "l'ici et maintenant" de la situation.
L'individu pris dans sa globalité - dimension physique, cognitive, affective, sociale et spirituelle -, est placé au cœur du processus de changement ou de guérison. Le patient devient ou redevient l'acteur principal de sa thérapie, qui a pour visée de retrouver et/ou renforcer son autonomie personnelle, sa responsabilité et son pouvoir de création.
Plus qu'une somme intégrative d'outils ou de grilles de lecture, c'est un système thérapeutique à part entière, qui favorise les prises de conscience des schémas comportementaux répétitifs dysfonctionnels, sources d'insatisfaction, de mal être. A travers cette mise en lumière des éléments constitutifs et persistants des processus d'altération, blocage, d'évitement, de refoulement, d'inhibition ou d'illusion, la Gestalt offre la possibilité d'expérimenter, de créer, d'appréhender et de vivre de nouvelles façons d'être en contact avec son environnement.
Crée dans les années 50 sur la côte Est des Etats-Unis d'Amérique, la Gestalt-thérapie s'est développée à Esalen, en Californie dans les années 60-70, participant activement aux recherches sur le développement et l'émancipation des personnes.
Puis la Gestalt-thérapie a été introduite en Europe et en France dans les années 80 par Serge et Anne Ginger, Jean-Marie Robine et Noël Salathé qui fonderont La Société Française de Gestalt (SFG), puis l’École Parisienne de Gestalt (EPG).
Dans les années 90, Gilles Delisle, a intégré à la Gestalt, la théorie du développement de l'enfant. Au travers de sa thèse "la relation d’objet en Gestalt-thérapie" il développe une vision "révisée" du Self Gestaltiste, qu'il appellera Psychothérapie Gestalt des Relations d'Objet (PGRO) ou psychothérapie du lien.
Dans les années 2000, il a enrichi la PGRO, des résultats des recherches en neurosciences et plus particulièrement celles d'Alan Schore sur la régulation affective.